La vie au Collège
Si on est dans une école, c'est d'abord pour apprendre, étudier. Les 2 classes de 6° et de 5°, ont chacune 60 élèves... dans le public, on a quelquefois des classes de plus de 100 élèves, même jusqu'à 130.... A 7h45, tout le monde est en classe.
Nous aimons bien "la réflexion" par laquelle le maître initie la journée ; c'est une coutume des lasalliens. Une parole, un évènement est occasion à orienter notre journée. Puis les cours de 55 minutes se sucèdent : français, maths etc...
Pas besoin de nous gendarmer, monsieur... nous, on veut réussir. Aussi, bavardages, chahuts, on connaît pas... Le délégué à la culture, ou son remplaçant, écrit, dans la marge droite du tableau réservée à cet effet, leçons ou devoirs ou exercices supplémentaires. On n'a pas de "carnet de correspondance", comme en France ; le papier, on l'économise, c'est pour les devoirs.
Elle est belle notre cloche, nos deux cloches : une pour réveiller les pensionnaires et l'autre pour rythmer nos horaires de cours au Collège... une jante de camion suspendue et fixée à un poteau, une belle baguette d'acier pour frapper dessus, et voilà notre cloche. Et elle répand un très beau son.
12 heures, c'est l'heure du repas... pour les pensionnaires, les externes qui habitent trop loin pour un aller-retour chez eux et, discrètement, quelques "invités" grâce à notre "caisse de solidarité"... Nous sommes par équipes de six. Sur la table un plat de légumes, agrémenté d'une sauce. . Aujourd'hui, du riz. Le chef de table distribue une belle louche de légumes à chacun. Pas d'entrée, ni de fromage, ni de dessert.
Dehors, des bassines d'eau chaude sont à notre disposition pour la vaisselle. Chacun est responsable de son couvert et dispose d'une place sur les étagères, le long des murs. Gare aux maladies ! Il faudrait rentrer à la maison ! Catastrophe....
Comme tout africain qui se respecte, nous adorons le sport. Le terrain situé entre les classes et la route est totalement réservé aux sports. Un terrain de foot réglementaire : il sert aux compétitions et les jeunes du village viennent y jouer, à temps perdu, surtout le soir et le dimanche. Les autres terrains : foot, basket, volley, handball, agrès, piste d'entrainement... sont réservés aux élèves. C'est notre cour de récréation.
17 heures sonnantes, sur tous les terrains, c'est l'heure du sport. Nos adjoints aux sports remplacent les moniteurs ou profs que nous n'avons pas. L'association Burkina P.K. nous a offert des manuels techniques pour apprendre toutes les ficelles, dans les divers sports Régulièrement nous organisons des matches entre nous, ainsi qu'avec les autres établissements de la ville et même de la Région..
Au Burkina-Faso, quelques villes, bénéficient de l'éclairage, au moins quelques heures par jour. Mais l'électricité est surtout réservée à l'activité économique et industrielle. Pas de charbon, ni de gaz. La grande majorité des burkinabè cuisinent encore au feu de bois. Le bois est vraiment le seul combustible dont on peut disposer. Ce qui, avec l'accroissement de la population, entraîne une déforestation inquiétante. Le gouvernement a bien posé l'axiome : je coupe un arbre, j'en plante un autre, mais....
Au Collège, on fait régulièrement abattre quelques arbres pour avoir de quoi faire la cuisine. Heureusement que dès la fondation, nos prédécesseurs ont planté quelques milliers d'arbres....